[Urgent] Le pillage de bois de rose se poursuit et s’aggrave dans la SAVA

17 avril 2009

sava

Le pillage des bois de rose très précieux se poursuit dans la SAVA et en particulier dans le Réserve Nationale protégée de Marojejy.

D’après les témoignages des hommes armés et des mafieux seraient à l’origine de ce trafic. Le bois de rose serait en destination de pays asiatiques notamment la Chine. Ce pillage des ressources naturelles remet gravement en cause la survie d’espèces animales endémiques telles que le Sifaka, et la conservation de l’environnement. Les autorités actuelles semblent complètement dépassées par les évènements.

Le parc quant à lui est toujours fermé et d’après le site internet, la situation d’agrave :

La crise continue ; le parc national de Marojejy demeure toujours fermé au tourisme. Sans renforcement majeur de la législation, et faisant face à une cupidité avancée et à une corruption des plus dévastatrices, les forêts de Marojejy sont condamnées à être pillées.

Des rapports extrêmement perturbants continuent de nous parvenir en provenance des villages à l’entrée du parc où il nous est désormais impossible de nous rendre sans prendre des risques démesurés. Des tonnes et des tonnes de bois de rose sont coupées dans le Marojejy et dans la région entière—apparemment à destination de la Chine. Les vandales ont leur organisation, leurs propres camps dans les abords de la forêt, perpétuant leurs méfaits au grand jour et devant tout le monde, menaçant les populations réticentes et achetant le silence des forces de police locales. La mafia du bois de rose est très puissante, très dangereuse et très bien organisée ; la tête du réseau se situant comme d’habitude à Antalaha, ville de tous les vices vis-à-vis de l’environnement.

Là-dessus, nous avons eu la malencontreuse mésaventure de découvrir un réseau de trafic de viande de lémuriens dans la région, basé à Anoviara, sous la houlette d’un sinistre individu s’imaginant être le propriétaire d’une sylve sans fin, des bandes armées sillonnent depuis des dizaines d’années les plus ancestrales forêts—y compris dans la nouvelle aire protégée de Makira—accompagnées de meutes de chiens dressées et établissent des campements pour y massacrer toute forme de vie primate. Les viandes, fumées sur place, sont écoulées dans la région, jusqu’à Tamatave et même dans la capitale nationale, Antananarivo.

Comme toujours, les plus touchés dans ces dramatiques circonstances, ce chaos, sont les villageois reclus dans leurs cases. Pendant ce temps, à Sambava, se déroulent des manifestations hostiles et hargneuses de gens encourageant au droit de couper, de récolter et de vendre le bois de rose, les villageois aux abords du parc sont en état de siège, plus de revenus provenant du tourisme, plus de devises étrangères, fortement mis sous pression et sous silence par les réseaux malveillants de la mafia locale. Ces pauvres gens qui se sont regroupés pour scander d’une seule voie leur opposition au massacre ont récemment été forcés de se disperser à l’occasion de semonces tirées en l’air et au-dessus de leurs têtes.

Les populations contribuant à la coupe de bois risquent leurs vies et sont exploités sans honte par cette arrogante mafia. Ils reçoivent moins de US$2.50 (2€) par jour pour transporter dans des conditions inhumaines les troncs tirés du plus profond de la forêt, ces troncs pèsent entre 100kg jusqu’à plus de 1 tonne (un tronc de 3m et de 1m de diamètre a été pesé à 1.5t à Sambava). A Antalaha, Sambava ou Vohémar, ces mêmes troncs sont exportés jusqu’à US$11 (8.50€) le kilo par la mafia local à destination des profiteurs étrangers (d’où la Chine ressort comme la principale destination, et de loin, avec près de 100% des chargements à sa destination).

Les routes en dehors des forêts sont désormais zébrées de rouge, sombres marques laissées sur le goudron par les volumes colossaux arrachées à la nature. Les derniers pans de forêts originelles se répandent en une triste hémorragie comme autant de sang versé sur le dos du profit sans nom… sans âme… et sans avenir…